Espace 3°

LE FAUVISME

Par JEAN PHILIPPE BONNAFOUX, publié le vendredi 19 octobre 2012 13:30 - Mis à jour le mardi 26 septembre 2017 17:06

Un nom né du scandale
18 octobre 1905 : Emile Loubet, président de la République, refuse d’inaugurer le troisième salon d’automne qui s’ouvre au Grand Palais. La cause : la salle VII, qui réunit les toiles de Camoin, Derain, Manguin, Marquet, Matisse et Vlaminck, est jugée inacceptable par l’ensemble des critiques. On parle de « bariolages informes », de « brosses en délire », « de mélange de cire à bouteille et de plumes de perroquet ».

Plus particulièrement attaquée, La femme au chapeau de Matisse, quand elle ne fait pas rire, attire les foudres et les commentaires les plus virulents. Un buste placé au centre de la pièce fait alors écrire à Louis Vauxcelles : « C’est Donatello parmi les fauves ». La formule plaît tellement que la salle est bientôt rebaptisée « la cage aux fauves ». Par extension, les artistes y ayant exposé sont assimilés à cette expression et leur peinture est qualifiée de « fauviste ».

Premier véritable scandale artistique du XXesiècle, le fauvisme ouvre le bal des avant-gardes.

Bien que certains des artistes de la salle VII aient pratiqué ensemble la peinture (Matisse et Derain à Collioure, pendant l’été 1905), aucun n’a jamais revendiqué une quelconque appartenance à un mouvement constitué et régi par des principes qu’ils auraient édictés collégialement En revanche, il est vrai que beaucoup se connaissaient et que certains, liés d’amitié, échangeaient fréquemment sur l’avancée de leur travail.

L’explosion de la couleur et la liberté d’expression
Et, en effet, s’il est une caractéristique commune à tous ces peintres, c’est bien l’utilisation d’une couleur libérée, explosive, violente. Tous sont directement marqués par la génération précédente. Ils tirent les leçons de Van Gogh dont ils retiennent l’acidité chromatique et la vigueur du coup de pinceau. Ils s’inspirent aussi de Gauguin, auquel ils empruntent l’ombre colorée, et de Seurat, qui ils doivent la touche divisée et la valeur constructive de la toile laissée vierge.

Qu’il s’agisse de paysages ou de scènes urbaines , de portraits d’artistes ou de figures , la peinture fauviste affirme avant tout une profonde liberté de représentation et une mise à distance du principe de ressemblance. Au moment où le cubisme explore la structuration de l’espace de la toile en lignes et en facettes, le fauvisme engage une expérimentation moderne de la couleur qui sera largement reconduite au cours du XXe siècle.

Maurice de Vlaminck les arbres rouges 1906

 

 

 

 

 

 

Henri Matisse Femme au chapeau 1905 H/T

 

 

 

www.histoiredelart.net/courants/le-fauvisme-11.html

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